Sarah Nonnenmacher, naturopathe & conseillère en symptothermie

Syndrome prémenstruel et déséquilibre hormonal : ce que ton corps essaie de te dire

Chaque mois, c’est la même histoire. Tu t’es préparée, tu sais que ça arrive… et pourtant, BAM ! Quelques jours avant tes règles, ton dragon prémenstruel sort ses griffes. Tu te tords de douleurs sous la couette en regrettant de ne pas être un ours afin d’hiberner sans qu’on t’embête. Et comme tu ne peux pas devenir ours, tu te retrouves à exploser émotionnellement, ou à faire du shopping compulsif en dévorant un camembert et un paquet de dragibus.

Et si, plutôt que de subir ton syndrome prémenstruel, tu essayais d’écouter ce que ton corps tente désespérément de te dire ?

 

Ce n’est pas « normal » de souffrir autant (même si on veut te faire croire le contraire)

On t’a peut-être répété depuis l’adolescence que « c’est normal de te sentir mal avant les règles », que « les femmes sont des emmerdeuses lunatiques ». Ou encore que « c’est comme ça ». Sauf que… Non. Te voir sombrer dans la déprime 3 jours par cycle, avoir mal aux seins à ne plus supporter le moindre vêtement, mal au ventre ou au dos à te rouler en boule autour de ta bouillotte, devenir un aspirateur à junk food ou vider ton compte en banque pour acheter une 5° paire de bottes alors que tu ne mets pas les 4 autres, ce n’est pas normal. Mais rassure-toi, ce n’est pas non plus une fatalité. Tu n’es pas obligée de subir ça. Ton cycle n’est pas censé être un parcours du combattant !

Ce syndrome prémenstruel est un message de ton corps. Il te dit que quelque chose ne te convient pas dans ta vie. Ton cycle, c’est comme ces petits canaris dans les mines de charbon. Ceux qui permettaient de voir venir le coup de grisou. C’est une sonnette d’alarme. Et si tu ne veux pas exploser, je te conseille de l’écouter.

 

Le coupable numéro 1 : syndrome prémenstruel et déséquilibre hormonal

Si ton cycle te fait souffrir, il y a de grandes chances que tu aies un déséquilibre hormonal. Trop d’œstrogènes, pas assez de progestérone… Le truc, c’est que tes hormones ovariennes sont en communication étroite avec toutes tes autres hormones. La totalité de tes hormones est censée former une espèce de symphonie intérieure. Mais quand ça se détraque d’un côté, c’est comme si ton orchestre intérieur se déréglait et que chaque instrument décidait de jouer son morceau préféré. Le résultat : c’est la cacophonie. Et ça peut te donner l’impression que tout part en vrac dans ton corps. C’est ça, le syndrome prémenstruel. Un simple message crié un peu trop fort par ton corps : « Fais quelque chose, s’il te plaît ! »

 

Ton mode de vie joue un rôle clé (et ça peut tout changer)

Que ce soit dit, ton cycle n’est pas une priorité vitale. Donc si quelque chose doit partir en vrac, ça sera lui. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il est très sensible à ton mode de vie. La bonne, c’est que c’est un indicateur exceptionnel d’où tu situes par rapport à ce qui est ok pour ton corps. L’autre bonne nouvelle : si tu décides de l’écouter, tu peux avoir un vrai impact sur ton cycle et sur le reste, simplement en prenant quelques bonnes habitudes !

Faisons le tour.

 

Ton alimentation

Si ton menu quotidien ressemble à une pub de fast-food, ton cycle risque de te le faire payer. Dis-toi bien que si une industrie alimentaire a besoin de faire de la pub pour que tu manges son produit, c’est probablement qu’il est mauvais pour ta santé : trop de sucre, de sel, de graisses saturées, de pesticides, pas assez de vitamines, de minéraux etc. Sinon, pas besoin de pub.

Ce que tu peux faire : mise sur les omégas 3, les légumes verts et les protéines de qualité. Ça peut tout changer. Par exemple, si tu as faim le matin, tu peux te faire un miam o fruits ou un super petit déjeuner protéiné à base de pain complet de sarrasin avec du beurre bio, une petite tranche de jambon et un demi avocat.

 

Le stress

C’est souvent le plus grand problème. Car notre cerveau réagit de la même façon à la charge mentale qu’à une attaque de tigre à dents de sabre. Notre corps a évolué beaucoup moins vite que notre mode de vie. Et nous ne sommes pas faits pour vivre dans un stress constant. Donc entre le travail, la to-do liste à rallonge, la crise climatique, les guerres et la géopolitique, et la vie qui n’est pas toujours fluide, tu peux vite dépasser tes limites.

Il y a des choses sur lesquelles tu peux agir. Tu peux par exemple accepter de réduire ta to-do liste. Mais il y a d’autres choses pour lesquelles tu ne peux pas faire grand-chose. Je ne vais pas te dire de « lâcher prise » car c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Voici ce que je te propose : fais un choix. Agis sur une de ces choses à ta façon et à ton niveau. Et pour le reste, il est temps d’apprendre à respirer. Amplement.

Si tu aimes le yoga, le qi gong, le tai chi, la méditation, fais-toi plaisir et intègre ça dans ta routine. Sinon, il est temps de te mettre à la cohérence cardiaque. C’est un exercice de respiration qui a été popularisé par David Servan Schreibber. Il suffit d’inspirer pendant 6 secondes, puis d’expirer pendant 6 secondes pendant 5 minutes. Si tu fais ça seulement 15 minutes par jour, tu peux faire baisser ton taux de cortisol de plus de 20% en 6 semaines. C’est colossal ! Et le cortisol utilisant le même précurseur que tes hormones ovariennes, il y aura moins de concurrence et tu sentiras l’effet sur ton cycle assez rapidement.

 

Le manque de mouvement

Comme je te l’ai dit juste au-dessus, nous ne sommes pas très différents physiquement des hommes de Cro-Magnon. La sédentarité au sens où on la connait aujourd’hui, c’est tout neuf à l’échelle de l’humanité. Et nous ne sommes pas conçues pour ça. Nous ne sommes pas faites pour passer 8h par jour assises devant un ordi, 3 devant la télé et de nouveau 8 au lit. Nous sommes faites pour marcher. Te priver de marche, c’est comme ne pas brancher ton smartphone à son chargeur. SI tu ne branches pas ton smartphone de temps en temps, il s’éteint. Un être humain qui ne marche pas, c’est la même chose. Heureusement, ça prend un peu plus de temps. Mais la marche est un essentiel de ta santé de ton bien-être. Le minimum, c’est 7000 pas par jour. C’est-à-dire environ 1h15. En dessous, ça te nuit. Au-dessus, ça te fait du bien. SI tu ne fais pas encore ça, intègre progressivement de plus en plus de marche dans ta journée pour atteindre ce seuil. Et tu sentiras la différence. Attention, je te parle bien de marche. Ni de vélo, ni de course à pieds.

Côté sport, bouge sans te torturer et fais le sport qui te plait. Si tu es assez en forme, prévois 2 à 3 séances par semaine dont une séance d’étirements. Et si tu veux aller plus loin, le yoga et le stretching postural sont des atouts incroyables pour réguler le syndrome prémenstruel et les douleurs de règles.

 

Ton sommeil

Si tu enchaines les nuits trop courtes, c’est simple, tu passes en mode survie. Donc la priorité de ton corps, ça n’est pas de faire un cycle de qualité, c’est de récupérer. Un sommeil récupérateur, c’est indispensable pour un cycle confortable, pour avoir des règles normales et dire adieu au syndrome prémenstruel.

 

Quelques pistes pour te libérer du syndrome prémenstruel

Chouchoute ton foie

C’est la centrale d’épuration de ton corps. C’est lui qui élimine les toxines et qui évacue aussi les hormones en surplus. Un fois en surcharge, c’est la porte ouverte au syndrome prémenstruel. Comment faire ? C’est simple, oublie les détox. Une détox mal adaptée, c’est encore pire que de ne rien faire. Rééquilibre plutôt ton alimentation en douceur, sans te brusquer.

Mange équilibré

Privilégie le bio autant que possible. Assure-toi de manger assez de protéines, de fruits et légumes frais et de saison, et de féculents complets. Et surtout, prends le temps de mastiquer chaque bouchée ! IL ne sert à rien de te mitonner un repas parfait si tu l’engloutis comme un ogre car un repas gobé et est un repas non digéré.

Mise sur les bonnes graisses

Fais le plein de sources d’oméga 3. Si tu aimes les sardines et les maquereaux, tu peux en manger 2 fois par semaine. Et sinon, tu as les avocats, leufs bio fermier à la coque ou au plat. Et les huiles bio 1° pression à froid de cameline, noix, lin, chanvre, colza. Conserve les bien au frigo.

Et, par pitié, oublie les régimes allégés en graisse ! Tu as besoin de cholestérol ! Car c’est à partir du cholestérol que tu crées tes hormones ovariennes. Pas besoin de manger une motte de beurre par repas, il te suffit d’en prendre une petite quantité chaque jour. C’est très facile : un peu de beurre bio sur une tartine, un œuf, une portion de viande. Et c’est réglé.

Fuis les perturbateurs endocriniens

Ici, je ne cache pas que c’est un peu plus complexe. Le point le plus problématique, c’est souvent l’eau. Remplace les bouteilles en plastique par une bonne gourde en verre ou en inox. Et rempli la avec de l’eau du robinet. Et pour filtrer l’eau de ton robinet, mets dans ta gourde un morceau de charbon Binchotan et un sachet de perles de céramiques. Ça se trouve dans toutes les bonnes boutiques bio.

SI tu veux aller plus loin, tu vas pouvoir regarder la composition de tes produits ménagers et de tes cosmétiques. Il y a de quoi faire. La règle d’or pour les cosmétiques : choisis celui qui a le moins d’ingrédients possibles et vérifie toujours la composition sur le site : https://laveritesurlescosmetiques.com/recherche-inci/

 

Et voilà ! Que penses-tu de tout ça ? En résumé, tu n’es pas obligée de souffrir. Mon point de vue, c’est qu’il est temps d’arrêter de subir ton cycle. Et de reprendre le pouvoir sur ton bien-être. Ça te tente ?

Si oui, garde à l’esprit que la charge mentale est l’ennemie de ton cycle. Donc avance petit pas par petit pas. C’est comme ça que tu auras les meilleurs résultats sur la durée.

Et si toi aussi, ton cycle te fait des coups en douce, raconte moi ça en commentaire !

 

Image de par Sarah

par Sarah

Naturopathe & conseillère en Symptothermie

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